Thursday, June 17, 2010

Ile Maurice - Industrie Canniere - Juste Denouement Negociations Salariales




Cher Jacques,

Tu es le digne porteur du flambeau de l’idéologie de papa et de mon parrain.

Tu as le même bon regard franc et sincère de ton papa, de mon papa et de mon parrain.
Mon Papa: Fernand Leclezio


Mon Parrain: Claude Noel

Avant que mon frère Fernand me le fasse ressortir hier soir peu avant les nouvelles de 9 :00PM,
Je n’avais pas réalisé que tu es le fils de Bouboule !!!

Tu es avant tout le très digne fils de ton père qui avait dès son plus jeune age le respect de tous à l’école.

Avec toi à la barre, le dénouement de l’impasse concernant les négociations salariales n’était pas surprenant.

Le sang du Baron D’Unienville et ton sens de la justice t’ont donné la sagesse et le courage nécessaire pour prévaloir auprès des barons sucriers pour le meilleur avenir de tous et ‘nou tou pa pou tombe lor la paye’.

Avec l’aide de notre Gouvernement et surtout de notre Premier Ministre visionnaire, avec l’aide des syndicats, avec la bonne volonté admirable des artisans et laboureurs et avec ta propre vision, pour le bien être de tous, tu iras et tu conduiras l’industrie cannière toujours plus loin.

Félicitations.

Bien sincèrement,

Louis Leclezio.

Wednesday, June 09, 2010

Ile Maurice - Industrie Canniere - Negociations Salariales

Cher Jacques,

Je te connais seulement à travers la MBC/TV.

Tu ne me connais pas.

Permets moi donc de me présenter. Je suis Louis Leclezio. Fernand Leclezio est mon père. Claude Noel, un des administrateurs de Savannah, est mon parrain.

A l’époque, mon papa était considéré comme étant un visionnaire et un avant-gardiste dans l’industrie sucrière et dans ses relations avec tous les Mauriciens.

Ce constat se justifie pleinement aujourd’hui quand on réalise que papa a été le précurseur de la centralisation des usines sucrières. Une politique embrassée pleinement aujourd’hui par le Gouvernement dirigé par notre brillant Premier Ministre, l’Union Européenne et les propriétaires sucriers. Du ciel, papa et nous ses enfants ici bas, sommes heureux de voir qu’il y a 60 ans, papa fut le fondateur de trois des quatre usines qui restent opérationnelles aujourd’hui.

Le rôle de papa dans la centralisation de F.U.E.L., dans l’est du pays, et la contribution de papa dans le développement et l’expansion, à travers la fermeture de Trianon par exemple, de Médine dans l’ouest, sont bien connus. Mais dans le Sud, concernant la structure de Savannah, son empreinte est moins reconnue. Les archives de la compagnie pourraient peut être te révéler les faits à ce sujet. Pour honorer la fondation de Savannah par papa, quoique Claude Noel ne fût pas un membre de notre famille, il éprouva le désir d’être, non seulement administrateur de Savannah, mais aussi d’être mon parrain sur les fonds baptismaux en 1946.

Papa nous disait souvent comment il s’était assuré que Claude recevrait une compensation nettement supérieure à la sienne, et ce, avec le consentement du board de direction de F.U.E.L. et de Médine.

C’est cet esprit de générosité et de justice envers les autres, les plus petits comme les plus grands, qui, selon papa, faisait sa force, celle de son entourage et surtout celle du pays.

Cela fut reconnu par plusieurs membres du Gouvernement Travailliste pendant des décennies.

Pour sa part, le père Guy Le Juge de Segrais, dans un sermon adressé à papa et maman lors de leur noces d’argent, faisait aussi ressortir : « Trop souvent, les industriels ne cherchent qu’à mesurer leur succès par rapport aux profits de leurs entreprises. Mais vous, cher Fernand, c’est avant tout le bien être de tous, que vous rechercher. C’est pourquoi vous avez toujours visé beaucoup plus haut que la médiocrité. L’esprit des entrepreneurs sortant tous du même moule n’était pas le vôtre. Vous avez compris mieux que tous et vous vous êtes assuré que c’est seulement lorsque vous, le patron, vous oeuvrez dans l’intérêt de vos artisans et de vos laboureurs, que vous travaillez en concert avec l’Esprit de Dieu, notre Créateur. En cette année 1961, alors que vous célébrez vos noces d’argent, l’église universelle célèbre le 70eme anniversaire de l’encyclique ‘Rerum Novarum’ du Pape Léon XIII. Cette encyclique fut reconnue comme étant la charte des travailleurs.

Mon cher Fernand, quand je passe en revue la charte de vos accomplissements, le plus édifiant et celui qui vous élève le plus, est bien ce que vous avez fait pour améliorer les conditions de vie de vos travailleurs, en leur fournissant des maisons confortables.

En ce faisant, vous avez répondu généreusement à l’appel de l’encyclique d’un Pape, qui lui aussi, sortait de l’ordinaire.

Vous méritez, à travers cet accomplissement gigantesque sur notre toute petite île, la reconnaissance de l’Eglise Catholique Universelle.

J’aimerais souligner que, personnellement, je reconnais que le monde entier a bien besoin de capitaliste catholique visionnaire comme vous pour combattre le communisme dans nos villages, sur notre petite île et dans le monde entier. »

Cher Jacques, depuis mon retour au pays et après un tour d’horizon, autre que notre honorable Premier Ministre et son rôle prépondérant auprès de l’U.E en faveur du pays et de l’industrie sucrière, je me suis souvent demandé, qui, aujourd’hui, strictement dans l’industrie, occupe un peu la place que papa occupait dans le passé.

Apres t’avoir brièvement observé à la TV, tu me parais être celui qui pourrait porter le flambeau visionnaire et avant-gardiste de papa.

Je dis bien ‘parais être…’. Quand tu m’auras convaincu que tu ne te retourneras pas pour mordre la main qui a, il y a plus de 60 ans de cela, tout planifié pour nourrir tous équitablement et non encourager la gourmandise de certains, quand tu auras prouvé que tu souscris pleinement à l’idéologie d’un des fondateurs de Savannah, alors je serais heureux de dire : « Tu es le digne porteur du flambeau… »

Ta contribution dans le juste dénouement des négociations entre l’industrie sucrière et les artisans et laboureurs viendront me confirmer qui tu es vraiment.

Je termine en te laissant savoir qu’aujourd’hui, je ne suis que le fils de Fernand et sans aucun intérêt financier dans l’industrie sucrière. J’ai investi le temps nécessaire pour t’écrire cette lettre
dans l’intérêt de notre pays et de tous ceux qui oeuvrent pour le rendre meilleur pour tous.

Sur cette note, je termine en te disant que papa et moi aimions particulièrement le séga de Serge Lebrasse qui disait si justement : « A be mwa si mo pa travaye tablissement tombe lor la paye… a be mwa si mo pa travaye l’île Maurice tombe lor la paye »

Il serait important de le parodier en disant : « a be NOUS si nous pa travaye pou la zistis sociale, nous tou pou tomb lor la paye ! »

Cher Jacques, j’ai essayé de t’appeler à ton bureau et sur ton portable, mais en vain. Je reconnais qu’en cette période, tu as beaucoup d’autres chats à fouetter et aussi à caresser.

J’ai tout de même trouvé cela une drôle de coïncidence, qu’alors que l’Esprit me poussait à te contacter lundi matin, tu étais à la messe. Cela me motive encore plus à te contacter et à publier cette lettre, en espérant qu’un jour, un prêtre ou un évêque t’adressera les mêmes éloges que le père Guy le Juge de Segrais adressait à papa.

Bien sincerement,

Louis Leclezio.

cc. Ministres et députés du Gouvernement et la presse.

Publié sur le blog : www.lleclezio.blogspot.com